Mythopoeïa est une série de sculptures en métal, fruits d’une double recherche à la fois sur la mythologie, et la création de ponts entre différentes temporalités, historicités ainsi que sur le processus de la représentation partant notamment d’une métaphore marquante, celle du puits et de la pyramide dans l’interprétation derridienne de la sémiotique d’Hegel à l’oeuvre dans Marges de la philosophie.
Il s’agit donc ici d’une ré-interprétation de cette image associée à une recherche sur les processus à l’oeuvre dans la création artistique, qui permet de faire émerger les liens, les associations d’idées qui se développent dans l’inconscient puis qui prennent forme et se libèrent à travers des réalisations elles-mêmes ouvertes et libres d’interprétations, qui se donnent à d’autre puits à d’autres consciences inconscientes pour créer de nouveaux sens, et de nouveaux réseaux. Différents temps et lieux, de différents niveaux qui se croisent, se rencontrent, se recoupent dans un esprit et se matérialisent dans les oeuvres.
Ces oeuvres rendent compte de la création d’une mythologie personnelle qui naît du recoupement de la mémoire, de l’imagination, de l’inconscient et d’une certaine historicité culturelle et artistique, elles répondent à un besoin de narration, de récit allant au-delà de la parole ou de l’écrit, et à la recherche d’une transcendance qui puisse correspondre à un paradigme contemporain où dieux et héros semblent absents ou bien superficiels.
Mythopoeïa est donc une proposition de relecture de mythes grecs antiques à travers le prisme d’un contexte contemporain. Toutes ces sculptures sont des ponts entre un passé légendaire et une réalité moderne, elles sont une interprétation hautement symbolique d’un monde entre-deux, un monde où, regardant en arrière, vers les mythes anciens, on y trouve les clés pour ouvrir les portes de compréhension de notre présent. Il s’agit de faire advenir cet entre-deux par croisements, en créant des passerelles entre des concepts, des idées, en mettant en rapport l’atemporalité, l’universalité du mythe et une vision totalement subjective du monde.
Crédits photos : Carlo Bonazza
